Pour un réformisme concerté, juste et équilibré
Le besoin de réforme dans notre pays n’est plus à démontrer, le gouvernement a le mérite de s’y atteler, mais en faisant fi parfois du dialogue indispensable avec les corps intermédiaires.
Social-démocrate, je crois toujours comme je l’espère bon nombre de mes amis socialistes, à la vertu de la négociation, du compromis et au rôle prépondérant d’un état efficace et moderne dans la régulation des rapports sociaux.
La gestion du projet de réforme du code du travail n’a malheureusement pas été conduite dans cet esprit.
Alors qu’il aurait été utile de discuter en amont avec les syndicats, de mettre autour de la table l’ensemble des protagonistes, ce déficit de concertation a permis à tous les partisans de l’immobilisme de faire entendre leur petite musique habituelle et de fragiliser à terme un projet certes imparfait mais qui comporte des avancées intéressantes.
Au vu de l’état de notre pays, de l’ absence de compétitivité, de croissance, de son taux de chômage trop élevé notamment des jeunes et des séniors, de son ascenseur social bloqué voire sur le recul, seules des réformes vigoureuses dans l’Education, la Formation, la Fonction publique… sont en mesure pourtant de faciliter la mobilité, la réduction des inégalités.
Mais afin que les français y adhérent pleinement, ces réformes ne doivent pas être déséquilibrées.
Opposer les entreprises aux salariés comme le font encore aujourd’hui d’un côté les libéraux dogmatiques et de l’autre la « gauche de la gauche » ancrée dans ses certitudes, ne fait que consolider un statu quo désavantageux pour les plus fragiles et tous ceux qui veulent faire évoluer leur condition.
Même si le gouvernement aura logiquement toujours le dernier mot, le rôle des politiques étant toujours de trancher in fine et parfois à contre-courant, la réforme en projet actuellement, et toutes celles indispensables à venir, ne peuvent réussir qu’avec la mobilisation de tous les acteurs, dans un véritable contrat social renouvelé.