Chili : souvenir et devoir de mémoire…
Emotion en ce jour du quarantième anniversaire du coup d’état d’Augusto Pinochet et… souvenir d’une époque où très jeune adolescent, j’étais déjà en plein éveil politique !
Souvenir,… d’un disque 45 tours ( !), vendu au profit du peuple chilien et acheté par ma mère auprès de son syndicat.
Sur ce morceau de vinyle noir, passé en boucle sur l' »électrophone » familial: les derniers mots de Salvador Allende, un discours poignant de François Mitterrand alors premier Secrétaire du Parti socialiste et la foule qui hurlait : « El pueblo unido jamas sera vencido » … que ce disque a été écouté bien des années après encore !
Cet événement avait été à l’époque un traumatisme pour les défenseurs de la démocratie et pour toute la gauche française, un repère dans la lutte contre cet impérialisme américain féroce, dans la lignée de la guerre du Vietnam.Souvenir… d’ une période historique qui a correspondu à ma formation politique sur fond de dictatures d’extrême droite : colonels en Grèce, Franco en Espagne, Caétano au Portugal…de régimes staliniens à l’est de l’Europe avec les prisonniers du Goulag, la répression contre les intellectuels, les juifs…
Quelques années plus tard, jeune militant, c’est contre la dictature du Général Videla en Argentine (le scandale de la coupe du monde 1978 organisé dans ce pays), le coup d’état de Jaruzelski en Pologne en 1981 que je défilais, pétitionnais… toujours accompagné dans mon esprit, par ces images révoltantes de l’assaut du Palais de la Monéda à Santiago.
Le coup d’état de 1973 reste donc une date essentielle, et je salue ici la « grande famille » des réfugiés d’Amérique latine habitant notre ville.
Présent lors du concert de Quilapayun organisé à Fontenay il y a deux ans, j’avais pu mesurer l’importance du devoir de mémoire qu’ils souhaitent faire perdurer sur notre ville.
Ils ont tout mon soutien et ma reconnaissance dans cette œuvre capitale notamment pour les jeunes générations: la lutte contre tous les totalitarismes, toutes les dictatures…