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Conseil municipal : la droite et ses obsessions

Vendredi 30 novembre dernier, le conseil municipal devait se prononcer entre autres sur deux voeux (voir plus loin) présentés par le groupe socialiste l’un sur le SDRIF, l’autre sur le soutien au cinéma d’art et d’essai attaqué par les grands groupes cinématographiques.Sans surprise la droite, a rejetté ces deux voeux mais a surtout dévoilé une nouvelle fois ses obsessions contre le logement social, reprochant les ambitions du SDRIF en la matière, et oubliant que 70 % des franciliens sont éligibles à un tel logement.
Sur la question de la création artistique, elle s’est opposée à notre voeu dont l’objectif était de défendre les petites salles d’art et d’essai, contre les appétits des multinationales de la « culture », confirmant ainsi sa ligne ultra-libérale, dans le droit fil de la politique du gouvernement actuel.
Les fontenaysiens habitués du Kosmos apprécieront…

Voici le texte de l’intervention que j’ai faite au nom du groupe socialiste pour défendre le voeu sur le SDRIF qui fut approuvé par la majorité du conseil:

Monsieur le Maire, mesdames, messieurs les conseillers,
Le groupe socialiste présente ce soir un vœu à vos suffrages pour soutenir le projet du Schéma Directeur de la Région Ile de France (SDRIF) voté par le conseil régional en février 2007.
Ce projet est vital et structurant pour l’avenir de notre région et nous avons souhaité porter ce sujet devant notre conseil municipal et nous y attarder ce soir.
Je passerai rapidement tout d’abord sur la très importante concertation menée avec les acteurs locaux autour de ce projet.
Depuis juin 2004 en effet  toutes les collectivités, acteurs sociaux et économiques et franciliens eux-mêmes ont été invités à s’exprimer sur les défis économiques, sociaux et environnementaux à relever en Ile-de-France.
Le constat de départ est simple : l’Ile-de-France est une région porteuse d’énormes potentialités mais  les inégalités sociales et territoriales y  restent pour nous trop criantes.
 La Gauche a donc élaboré un schéma ambitieux pour répondre au défi de la lutte contre les inégalités.
Ce SDRIF se veut un instrument de lutte en faveur de l’égalité sociale et territoriale.
Il est porté par  une ambition forte pour le devenir de l’Ile-de-France en s’efforçant de répondre aux défis du 21ème siècle afin de faire de notre région, un territoire de référence en matière de solidarité, de performance économique et de développement durable.
Il essaye de relever trois défis principaux pour améliorer la vie quotidienne de ses habitants :
Tout d’abord, assurer la mobilité pour tous les franciliens notamment  de banlieue à banlieue ;
Ensuite, répondre à l’urgence sociale et construire des dizaines de milliers de logements tous les ans afin que chacun puisse être  logé décemment ;
Enfin, promouvoir l’attractivité de l’Ile-de-France et définir une stratégie de développement économique sur l’ensemble de la région permettant de dynamiser l’emploi.
 Pour relever ces trois défis, le SDRIF propose une ambition planificatrice en créant des « bassins de vie », c’est-à-dire des zones où chaque francilien doit pouvoir bénéficier dans un rayon limité, de transports, d’emplois, de logements, de loisirs et d’un environnement tous  de qualité. Par cet aménagement spatial  il s’engage en faveur d’un rééquilibrage volontariste  du territoire régional.
 
Face à ce projet ambitieux et cette politique de la Gauche régionale, l’offensive de la droite a été lancée au plus haut niveau  par l’intervention de Nicolas Sarkozy le 26 juin dernier.
 
Cette attaque généralisée  met en évidence la  vision ultra- libérale du projet de l’UMP et de ses alliés pour l’Ile-de-France dont nous avons eu déjà un aperçu ce soir avec les interventions de la droite fontenaysienne sur le logement social. .
 
 Je prendrai trois exemples pour l’illustrer : le développement économique, les transports, le logement.
Sur le développement économique, la Droite reproche au Conseil Régional d’avoir rejeté le projet de développement de La Défense, proposé par le Conseil Général des Hauts-de-Seine. Mais ce projet suppose la création de milliers de m2 de bureaux sans la création de logements.
Elle est donc en contradiction avec l’objectif du SDRIF de rééquilibrage des territoires par la consolidation des bassins de vie. Au fond, cette opposition  n’a certainement pour but que de préserver un îlot privilégié en Ile-de-France dans les Hauts-de-Seine et  La Défense
 
Le SDRIF au contraire et ceci intéresse notre ville, veut créer également de nouveaux pôles de développement dans  l’est de la région comme par exemple le Val de Fontenay qui deviendra un des cinq pôles, qualifiés dans le document, de quartier d’affaires de rayonnement international à développer .
 
Sur le dossier des  transports, tous les arguments avancés par la Droite contre le projet du SDRIF sont en totale incohérence avec les propositions débattues et travaillées au sein du « Grenelle de l’Environnement ».
Le SDRIF s’inscrit bien dans une démarche de développement durable avec la poursuite  des efforts très conséquents de réduction des émissions de gaz à effet de serre dus notamment au trafic routier. Ainsi le Conseil Régional a-t-il donné un avis défavorable dans le cadre du SDRIF à certaines infrastructures routières, demandées par l’Etat, qui n’auraient qu’une utilité très limitée pour la mobilité des franciliens mais qui nuirait encore plus à la protection de l’environnement.
C’est pourquoi le SDRIF, sans rejeter tous les projets routiers, fait des transports en commun une priorité.
 
L’Etat  reproche, par ailleurs, au Conseil Régional d’avoir inscrit dans le SDRIF de nouvelles infrastructures de transport que la Région ne pourrait financer à elle seule. N’est ce pas  le prix à payer pour un service public de transports régulier, confortable et modernisé et pour un maillage plus adapté et complet par la création de nouveaux réseaux au cours des 20 ans à venir.
Il conteste, également  les prolongements de RER à l’est de l’Ile-de-France. Cette position confirme bien que le rééquilibrage territorial n’est plus un objectif défendu par ce Gouvernement.
Les usagers fontenaysiens apprécieront ce désengagement…
 
Enfin, la Droite reproche, bien sûr et c’est son obsession au niveau national comme local comme nous l’avons vu ce soir,  au Conseil Régional d’avoir fixé un objectif ambitieux de  construction de logements sociaux.
Rappelons que près de 70% des franciliens sont éligibles à l’obtention d’un logement social. Lors de la campagne présidentielle, les responsables de la majorité gouvernementale nous avaient pourtant affirmé la main sur le cœur,  avoir entendu les revendications des associations sur la  nécessité de construire des logements et notamment des logements sociaux ;
 Dans les faits, ils persistent pourtant à refuser  tous les instruments qui permettent de répondre à la crise du logement.
La Droite au pouvoir, depuis l’Elysée et Matignon et relayé sur le terrain par ses élus comme nous le voyons ce soir, refuse donc  d’approuver ce Schéma Directeur sous prétexte qu’il nuirait à la vitalité économique de l’Ile-de-France.
Cette attitude est un leurre et la droite essaye de   tromper une nouvelle fois nos concitoyens.
En réalité elle ne souhaite que perpétuer la situation existant en Ile-de-France, pour préserver l’emprise des zones riches et privilégiées qu’elle contrôle politiquement.
 
C’est en effet la droite qui refuse de construire davantage de logements sociaux, particulièrement à l’Ouest de l’Ile-de-France ; c’est la droite qui bloque le développement économique des territoires fragilisés, notamment à l’Est, en voulant maintenir à tout prix la domination de quelques pôles comme La Défense, si chers à Nicolas SARKOZY et ses amis ; c’est la droite qui refuse de débloquer les crédits nécessaires à l’amélioration de l’offre de transports en commun.
Le groupe socialiste vous invite donc ce soir à voter pour ce vœu dans l’intérêt des fontenaysiens, et au-delà  pour donner un avenir plus juste et plus solidaire à notre région.
Voici le second voeu présenté pour le groupe socialiste par Bernard Bénédict maire-adjoint à la culture:
Contre les recours en justice déposés cet été par UGC et MK2 pour barrer la route au projet d’extension du cinéma Georges Méliès, cinéma municipal, classé Art et Essai, à Montreuil et d’une façon plus générale, vœu contre l’hégémonie des grands groupes cinématographiques.
 
Exposé des motifs
 
Les groupes UGC et MK2 ont engagé un recours devant le tribunal administratif de Cergy-Pontoise afin de tenter le transfert du cinéma municipal de Montreuil, le « Méliès ». Les procédures entreprises par UGC-MK2 se multiplient dans l’hexagone (Lyon, Epinal, Noisy-le-Grand). Les exploitants des salles indépendantes, municipales, associatives et privées, sont inquiets. Les cinéastes (plus de cent, dont 7 « Palmes d’or ») ont exprimé immédiatement leur soutien au projet d’extension du Méliès et leur attachement au réseau de salles Art & Essai..
Ces recours révèlent la volonté de détruire le statut même des cinémas d’Art & Essai en France en s’attaquant aux aides publiques (municipales et nationales) qui soutiennent leur travail. Sans ces salles, en effet, où trouver des séances consacrées à l’éducation, au patrimoine, à la recherche, à la découverte, au jeune public, aux premiers films, aux documentaires ?
 
Le conseil municipal :
  • Considérant que l’existence d’un cinéma municipal à Montreuil avec le « Méliès », à Fontenay-sous-bois avec le « Kosmos », s’inscrit pleinement dans le cadre de la politique éducative et culturelle de nos villes,
  • Considérant que la diversité culturelle est une exigence démocratique primordiale, visant à promouvoir la création et à permettre au public d’accéder à toutes les œuvres culturelles existantes,
  • Considérant que les recours engagés par UGC et MK2 contre le « Mélies » visent plus largement à remettre en cause, à la fois les salles de cinéma municipales et paramunicipales, ainsi que le principe des aides sélectives attribuées par le Centre National de la Cinématographie aux salles déployant un véritable projet culturel et éducatif,
  • Considérant le soutien explicité apporté par la Ministre de la Culture, Christine Albanel, estimant que « le Méliès n’est pas en concurrence avec ces groupes »
  • Considérant comme le souligne l’association de défense du « Méliès », Renc’art, qu’« il ne saurait y avoir de diversité des œuvres sans diversité des salles »,
Emet le vœu suivant :
  • Art1 : exprime un soutien plein et entier à la mobilisation de l’association Renc’Art, des habitants et des cinéastes en faveur du « Mélies » et y prend toute sa part puisque Fontenay développe une politique culturelle similaire.
  • Art2 : demande au gouvernement d’agir concrètement afin de garantir l’existence des salles d’art et d’essai en France.
  • Art3 : demande aux présidents d’UGC et de MK2 de retirer leurs recours pour permettre la réalisation du projet Méliès et de ne pas entraver les politiques culturelles déployées localement tournant le dos à la logique commerciale tendant à l’uniformisation de l’offre pour promouvoir la diversité des expressions et des publics.

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