L’avertissement du groupe socialiste
Le dernier conseil municipal était principalement consacré au vote du budget 2013. Un budget que j’ai présenté en remerciant les élus et personnels mobilisés sur sa préparation depuis de longs mois. Le groupe socialiste, par la voix de Jean Luc Carrier conseiller municipal délégué à la recherche de subventions s’est exprimé pour une non participation au vote. Une position longuement débattue au sein de notre groupe mais rendue nécessaire au regard notamment de nombreux problèmes de gouvernance au sein de la majorité municipale.
Monsieur le Maire, Chères Collègues, Mesdames, Messieurs,
Le budget 2013 de la commune est le dernier sur lequel les élu-e-s de ce conseil municipal ont à se prononcer dans le cadre de la mandature qui s’achèvera début 2014. Il est tout aussi important pour le présent des Fontenaysiennes et Fontenaysiens, que pour l’avenir et ce à tous les niveaux.
Il intervient cette année dans un contexte d’aggravation de la crise économique et de tensions sociales. Egalement dans le contexte d’une certaine diminution des dotations d’état, même si cette diminution est partiellement compensée par le maintien de l’éligibilité de notre ville à la DSU. On ne peut s’en réjouir car c’est le signe d’une aggravation des conditions de vie pour un nombre important de nos concitoyens. Cela dit, Fontenay reste une ville globalement riche et nous ne pouvons nous élever contre la péréquation qui permet de venir également en solidarité des villes les plus en difficulté. Le contexte est donc rigoureux mais la politique menée par la majorité du Président Hollande vise à préparer l’avenir :
– en entamant enfin le désendettement du pays,
– en demandant un effort équitablement réparti aux Français et aux différentes structures d’Etat et des collectivités de la région aux communes
– en préservant au maximum les services publics
– en soutenant les entreprises, notamment le tissu des PME / PMI, véritable gisement d’emploi, afin de retrouver au plus vite, en cohérence avec les politiques d’emplois aidés, le chemin d’une certaine croissance et donc de l’emploi.
En miroir, se posent aussi bien sûr d’autres questions comme par exemple celle du pouvoir d’achat notamment pour les salaires les moins élevés.
C’est tout l’inverse de la politique de la droite qui s’attaquait sans cesse aux services publics et aux droits des travailleurs de ce pays, tout en continuant à faire croître la dette, qui in fine sera d’une manière ou d’une autre à la charge des contribuables et pèsera sur les ménages.
Dans ce contexte, de crise, la majorité municipale a choisi pour la 4ème année consécutive de ne pas augmenter les taxes locales des ménages et nous sommes fiers de ce choix. Cette tendance a été initiée par notre adjoint aux finances, Patrice Bédouret, et reprise à son compte par notre Maire, Jean-François Voguet.
Nous nous félicitons également du maintien par la majorité municipale, de la priorité à la solidarité, et à l’enfance, des premiers effets « positifs » de la refonte de la tarification de la restauration scolaire, du périscolaire et de certaines activités notamment culturelles, ainsi que du choix de prioriser sur le développement durable.
Petite parenthèse sur la culture, quand on entend les arguments de la droite fontenaysienne, cela confirme qu’avec elle c’est toujours ce qui doit être supprimé en premier. A moins que, comme le laisse entendre la faiblesse de son argumentation, ses représentants, ne soient des adeptes du dicton, la culture, c’est comme la confiture, moins on en a, plus on l’étale…
Avec les personnels de notre ville, nous avons initié une plus grande maîtrise de la gestion de notre ville depuis plusieurs années et c’est donc l’occasion pour nous de les en remercier, ainsi que pour le travail accompli dans le même temps avec compétence et opiniâtreté, dans un contexte parfois difficile. Merci également aux services financiers qui dans toutes leurs composantes ont permis autour de la directrice adjointe aux finances, Sophie Vacher, une présentation claire du compte administratif 2012 ainsi que du projet de budget 2013.
Sans rentrer dans tous les détails, nous devons maintenant énoncés les points majeurs qui ne nous satisfont pas
A l’heure ou les recettes de fonctionnement sont globalement en diminution, la progression des dépenses de fonctionnement, même modeste est préoccupante.
Dans ce contexte ne vivons nous pas encore au dessus de nos moyens ?
Non pas en ce qui concerne les justes (et maigres) évolutions de carrières des personnels. Mais des économies peuvent et doivent encore être faites, là ou la qualité du service public n’est pas en danger.
La capacité d’autofinancement de la ville est en baisse et risque encore de se dégrader.
C’est l’effet ciseau, lié à la diminution des recettes et à l’augmentation des dépenses, nécessitant un recours accru à l’emprunt, si la ville veut maintenir son niveau d’investissement. Et donc une augmentation notable des intérêts de la dette. Il faudra donc être très vigilant sur l’endettement.
Au niveau du personnel, nous ne pouvons plus tolérer l’absence de réflexion structurée, prospective, partagée, sur les évolutions de métiers, postes, attentes des personnels et des citoyens, sur les redéploiements ou recrutements, sur la formation des agents qui doit être ambitieuse pour faire face à la technicité nouvelle. La question de l’organisation et des conditions de travail, qui ne semblent pas assez satisfaisantes de ce que l’on peut entendre, doit être revue.
L’audit que nous réclamons depuis le début de ce mandat, aurait été bénéfique à ce sujet. Non pas comme certains essaient de le faire croire, pour « fliquer » le personnel, mais pour nous aider dans nos choix, pour faire évoluer la ville dans l’intérêt des fontenaysiens, des agents et du service public
Prenons l’exemple de la réhabilitation de la piscine municipale : elle devait justement permettre un redéploiement de personnel, mais cette possibilité est annihilée par le choix dogmatique de mettre en gestion municipale la partie remise en forme de la future nouvelle structure.
Autre point si la ville peut afficher de bons résultats au niveau de son dynamisme économique, notamment l’implantation des grandes entreprises du secteur tertiaire, que dire de la situation de certains quartiers, nous pensons notamment au centre commercial des Larris ? Que dire de l’absence récurrente de personnels au service développement économique, tout particulièrement ces derniers mois. La volonté de soutien de l’emploi de l’adjointe dans ce domaine, ne mérite t-il pas mieux qu’un service en déshérence, pour pouvoir mener une réflexion plus structurée sur les besoins réels de la population de ce quartier et d’autres quartiers de notre ville ?
Et pourquoi ne pas avoir soutenu le projet de l’implantation d’une antenne de l’école de la 2ème chance travaillé par notre collègue Georges Locko, au lieu de regretter que les jeunes Fontenaysiens aillent jusqu’au centre du département pour y accéder. Ce projet a été balayé d’un revers de main.
En ce qui concerne les subventions aux associations, des progrès ont été fait en matière de transparence et d’équité, à laquelle nous tenons particulièrement, mais cela manque encore clairement d’une vision d’ensemble.
Ceci peut aussi s’appliquer à d’autres domaines :
– notamment celui de la cohérence de la vision urbanistique de la ville, dans tous ses aspects (urbanisme, voirie, transports,), cela mériterait aussi, une étude plus globalisée pour préparer l’avenir au lieu du développement au coup par coup de certaines réalisations. Nous avons donc une vraie critique sur certaines de ces réalisations et je vais en donner quelques exemples. Certains appellent cela gouvernance. Il s’agit en fait de méthode de travail à l’intérieur de la majorité municipale. Si on peut comprendre que cela intéresse peu les citoyens de notre ville ont peut aussi penser qu’ils souhaitent, comme nous, que l’ensemble des composantes de la majorité municipale soient associées à la préparation des décisions. C’est aussi le respect de leur choix au moment des élections. Nous appellerons cela plutôt de la cohérence et c’est bien ce qui manque depuis un trop long moment à cette majorité tant au niveau de la vision que du fonctionnement :
- sans revenir en détail sur la vente du terrain dite de la boucle de la A86, nous ne pouvons accepter la façon dont les principaux adjoints liés de par leurs délégations à ce dossier ont été évincés, de la plus élémentaire information. Dans un autre ordre les habitants des quartiers périphériques n’ont été aucunement informés ou associés au moins sur l’articulation du projet avec leur vie quotidienne ! Depuis et grâce à notre intervention (au niveau municipal et du conseil général) les choses semblent évoluer…
- l’exemple tout récent du bâtiment du conseil général, situé au début de la rue du Clos d’Orléans en est un nouvel exemple. Qui a part la conseillère générale du canton a été associée à une décision prise à l’insu des élu-e-s concerné-e-s, des conseils de quartier, des habitants ? Même si cet espace est fléché dans le PLH pour du logement social, les besoins dans ce quartier en termes d’offre scolaire, souvent soulignés par les associations de parents d’élèves, ne peuvent être ignorés. Les élus socialistes se sont exprimés en ce sens à plusieurs reprises en bureau municipal et au conseil de quartier Bois clos d’Orléans. Nous avons découvert le projet de résidence étudiante dans notre boite aux lettres !
- D’une manière plus générale, le suivi de la réalisation des équipements est encore à amélioré fortement. Ceci a aussi un impact budgétaire non négligeable ? Nous en voulons pour preuve le cas du bâtiment dit du « club house » construit au forceps sur le stade Le Tiec. Est-il normal que notre collègue Marion Legouy, ait du batailler de pied ferme pour en connaître le suivi. Est il acceptable que la facture initialement prévue pour 120 000 € en soit maintenant à près de 400 000 € et encore sans compter tous les travaux d’acheminement des fluides ?
- Est-il normal que près de 3 ans après notre proposition de solliciter une demande de contrat régional, et malgré les efforts du service financier, certaines priorités n’aient pu être dégagées qu’à l’avant-veille de ce conseil municipal ?
- Regardons également la question de l’intercommunalité. Il y a encore dans ce domaine, certes très important pour le Maire, clairement une mise à l’écart des choix de l’adjoint en charge de cette question. Mais encore plus important, car hormis l’annonce de la construction d’un lycée avec Vincennes et St Mandé et de la création de la SPL, il n’y a toujours pas de prospective connue sur ce sujet. Il va pourtant nous concerner très probablement dès 2015 avec la nécessité d’intégrer une intercommunalité qui devrait regrouper des communes jusqu’à 300 000 habitants. Allons nous nous laisser imposer des décisions par le préfet, ou préférons-nous faire des propositions construites et partagées par l’ensemble de la majorité municipale dans l’intérêt commun ?
- Enfin il y a aussi la question de la sécurité et de la tranquillité de nos concitoyens. Nous ne pouvons nous contenter de l’incantation faite de besoin en policier nationaux supplémentaires, même si c’est un élément non négligeable. Un véritable projet dans ce domaine, s’articulant autour des pouvoirs du Maire en lien avec l’autorité de police doit être présenté à la population. Les mesures doivent être prises pour faire cesser les incivilités et les violences physiques ou verbales qui règnent dans certains quartiers. Ce ne sont pas les habitant-e-s des Larris, des Alouettes ou de la « place du village » qui nous contrediront. La surveillance de la zone bleue, et l’organisation des manifestations publiques, dévolues à la police municipale, qui fait son travail avec abnégation, ne peuvent constituer les seules missions d’une police municipale qui ne doit pas non plus se voir confier des tâches administratives trop consommatrices de temps. Son développement doit être envisagé, avec d’autres missions et d’autres moyens pour mettre en échec toute forme de délinquance. Celle-ci ajoute encore aux difficultés déjà très grandes de beaucoup de nos concitoyens. Cela impacte la qualité de vie mais aussi la possibilité du développement économique à l’échelle de certains de nos quartiers.
Le groupe des élu-e-s socialistes est un groupe responsable. Il l’a encore montré dans son choix de gestion de l « affaire » de la boucle de la A86 pour laquelle il a préféré mettre des conditions afin de ne pas hypothéquer des rentrées financières importantes pour la ville. Bien que représentants d’un parti attaqué au quotidien et notamment au niveau local, départemental et national par certains de ses partenaires de la majorité municipale, il ne tombera pas dans l’excès d’un vote contre, aux conséquences dramatiques pour la ville. Sur ces questions budgétaires et financières, des améliorations ont vus le jour au cours de cette mandature, dont nous souhaitons qu’elles soient consolidées.
Mais nous avions un contrat de mandature, signé en 2008. De ce fait, nous partageons les objectifs politiques du budget 2013, son économie générale présentée ce soir par l’adjoint aux finances. De ce fait, nous ne pouvons toutefois cautionner éternellement certains manquements notamment ceux qui viennent d’être évoqués.
A cet égard, l’affaire de la « boucle de la A86 » résume à elle seule ces dysfonctionnements. Nous pensons qu’il faut mettre un coup d’arrêt à des méthodes contraire à l’intérêt des fontenaysiens par un avertissement solennel et public. Cette position a été longuement pesée et débattue au sein du groupe des élu-e-s socialistes qui a ainsi décidé de ne pas participer pas au vote du budget 2013.
Je vous remercie de votre attention.